jeudi 3 avril 2008

Nourriture spirituelle et corporelle…



Le Mali est un pays très laïque en cela que toutes les consécrations sont acceptées et les fêtes chrétiennes sont chômées au même titre que les fêtes musulmanes.
Ainsi, le 20 mars, on fêtait Maouloud, la naissance du prophète Mohamed, le 23, on observait Pâques, la résurrection de Jésus et le 26 le baptême de Mohamed.
En pratique, un week end de 6 jours si on arrive à négocier quelques arrangements.
J’en ai profité pour ma part pour me rendre à Kita, la capitale des chrétiens au Mali, lieu de pèlerinage dédié à Marie, par curiosité et portée par un sentiment de proximité vis-à-vis de mes frères chrétiens. La distance s’est toutefois maintenue par la langue dans laquelle la foi était exprimée (bambara) notamment. Musique, percus, chants et danses ; tel était l’apanage de la messe ; bien loin de nos propres cantiques qu’on essaie de rendre plus gais depuis des années mais qui restent des interludes obligés au milieu d’un laïus austère et hermétique qui ne réussissent pas à délier les visages.
Bref, pour aller plus loin, je ne suis pas certaine que le surplus de gaieté reflète un surplus de foi. C’est plus culturel que religieux. Ici, quoiqu’il arrive, quelle que soit la situation dans laquelle on se trouve, on chante, on danse, on rit, on est là et on s’en fiche. Ca fait la différence ! Sans pessimisme aucun, simple constat.
On a, en ce qui nous concerne en Europe, une vision à plus long terme de nos actions, du déroulement de nos vies… (d’après mon expérience personnelle, sans généraliser obligatoirement), ce qui est peut être la cause de cette retenue, de cette austérité parfois.
Tous les avis sont les bienvenus pour alimenter la discussion…

Bon, c’était le volet nourriture spirituelle. En images maintenant :

















Côté bouffe au sens premier du terme, je me mets depuis peu à cuisiner à la malienne.
Zamé (Riz au gras), Tô (farine de mil ou de maïs + eau- sorte de polenta pour le maïs), couscous, boulettes de poisson, voilà mon actif.
Voilà mes partenaires qui sont mes voisines en l’occurrence :











La période des mangues est là et je me prépare à l’exploiter. Je ne m’étendrai pas plus sur le sujet mais ferai goûter à ceux que ça intéresse à mon retour. Je vais en effet faire le plein de produits transformés par diverses associations de femmes pour arroser le marché de l’Huis Renaud ! Sérieusement, si quelqu’un parmi vous entrevoit un marché potentiel pour des mangues séchées, noix de coco séchée, noix de cajou, beurre de karité, poudre de différents fruits locaux pour faire des jus… qu’il se fasse connaître. On est en marche vers la reconnaissance de qualité, labellisation à terme, ici.
Un tour à l’abattoir et au marché avec Cheick Oumar pour finir :












Mais ça aussi ça existe :image `a venir
marginal, il va sans dire.
Les choses évoluent… petit à petit- don doni en bambara…